
LES IMPACTS ÉCOLOGIQUES
Ce projet dément que le porteur de projet nous vend comme étant "écologique" va en fait provoquer des impacts écologiques désastreux sur sa zone d'implantation et les deux îles qui l'entourent.
Entre destruction des fonds marins, des côtes par une érosion imprévisible, d'une zone de migration d'oiseaux, de la faune océanique, et de la création d'une pollution des eaux, ce projet va créer de nombreux dommages irréversibles.

Vous trouverez ici le rapport de l’AE (Autorité Environnementale), émanation du ministère de la Transition écologique et solidaire qui a donné, sans surprise, un avis favorable au projet. Et cependant, elle énumère un nombre impressionnant d’impacts sur l’environnement, parfois insoupçonnés, qui seraient causés par la centrale éolienne. À parcourir absolument !
Sur des fonds granitiques, la technologie choisie pour arrimer les éoliennes géantes est celle dite en "jacket". Il s'agit de poser des quadripodes (supports à quatre pieds de 45 à 65 m de haut) qui seront maintenus par des pieux, eux-même enfoncés d’une vingtaine de mètres dans le sol. Le tout est destiné à maintenir les mâts.
On parle donc de 248 excavations sans compter les 200km de câbles (recouverts de roches). Au total c'est une surface de 89 km2 au moins qui sera dévastée par ces travaux titanesques.
LES FONDS MARINS

Des forages ont été effectués entre 2017 et 2018 pour tester la nature du sol. Granitique, ils se sont avérés plus difficiles que prévu.
Les méthodes employées pour percer la roche très dure risquent bien d'être dévastatrices, les dégâts colossaux. Pour en savoir davantage sur les forages, cliquez ici.


L'ÉROSION DES CÔTES
La construction de la centrale éolienne entre Noirmoutier et Yeu aura pour conséquence une modification imprévisible des courants marins et par là, du trait de côte. Ces effets, couplés à ceux de l'extraction de granulats dans la baie sont hautement inquiétants pour la survie même de nos îles.
En 2014, des chercheurs du Royal Belgium Institute of Natural Sciences ont mis en évidence des "panaches de sédiments" (sediment plumes) larges de 30 à 150 mètres et longs de plusieurs kilomètres sur le site de Thanet. Ce site éolien de 35km2 situé au Sud Ouest de L’Angleterre, au large de l’embouchure de la Tamise est construit sur des fonds sableux.
Selon les chercheurs du Royal Belgium Institute of Natural Sciences "Cela montre que l'installation d’éoliennes ne modifie pas seulement le courant du vent à la surface de l’eau (ce qui est normal lors de la capture d’énergie éolienne) mais qu’elle modifie également les courants et le transport de sédiments dans l’eau".
Dans le cas de l'installation de la centrale éolienne entre les îles de Noirmoutier et d'Yeu, aucune étude sur les impacts qu'elle pourrait avoir sur les courants et/ou les fonds marins n'a été menée. Nos questions relatives à la turbidité et de ses conséquences pour la pêche ou des déplacements de sédiments et de l’érosion de nos côtes sont donc sans réponses, et les retours d'expérience des centrales existantes ne sont pas encourageantes sur la survie de nos côtes.






Source : NASA, Earth Observatory. Images prises le 30 juin 2015 avec le OLI (Operational land Imager) sur le satellite Landsat 8.
L’implantation de centrales éoliennes n'est pas sans conséquence pour l'avifaune : collision, déplacement à cause des dérangements, effet de barrière ou perte d'habitats. Les différentes conséquences sont ainsi détaillées dans cet article.
Le site de la centrale entre Noirmoutier et Yeu est situé aux abords de deux zones Natura 2000. Pour en savoir plus sur les zones Natura 2000 entre nos îles cliquez ici.
La zone choisie pour l’implantation se trouve sur les trajets de migration de chiroptères (chauve-souris) comme la pipistrelle de Nathusius et du Puffin des Baléares, oiseau marin en danger d'extinction. Les laridés (mouettes, goélands, ...) sont aussi fortement sujets à des collisions avec les pâles des éoliennes.
La LPO estime la mortalité des oiseaux jusqu’à 18,3 individus tués par éolienne et par an. Sur les 97 espèces touchées, 75 % sont officiellement protégées en France. La mortalité directe due aux éoliennes est au moins deux fois plus importante dans les parcs situés à proximité des Zones de Protection Spéciale (zones Natura 2000 au titre de la Directive Oiseaux).
Pour lire l'article de la Ligue pour la Protection des Oiseaux traitant de l'étude approfondie de la mortalité des oiseaux imputables aux éoliennes à l’échelle nationale réalisée par la LPO, cliquez ici.
LES OISEAUX - LES ZONES NATURA 2000


LA FAUNE MARINE
"On est allé visiter le parc éolien de Thanet, en Angleterre, et on a bien vu les dégâts provoqués par ces piliers de béton sur toute la zone poissonneuse. Les Anglais n'y pêchent plus !"
Paroles des marins pêcheurs du Tréport en visite sur le site de Thanet en Grande Bretagne.
Pour en savoir plus sur les dégâts causés à la faune marine par les centrales éoliennes off-shore, cliquez ici.
Des études réalisées en mer du Nord ont démontré que les éoliennes impactaient la faune marine. Les forages et l’installation des quadripodes modifient la turbidité de l’eau et perturbent la reproduction.


Par ailleurs, les pales des éoliennes produisent des infrasons qui créent une pollution acoustique à laquelle les mammifères marins sont sensibles. Elle affecte leurs aptitudes à se nourrir et à naviguer. "L’accès des animaux à l’information acoustique est essentielle pour la communication et autres activités importantes comme la navigation et la détection des proies/prédateurs"
Pour en savoir plus, cliquez ici : Acoustic masking in marine ecosystems.
LA POLLUTION DE L'EAU

De nombreuses substances toxiques seraient rejetées dans la mer pendant la construction de la centrale puis au cours de son fonctionnement. Chaque éolienne contient des centaines de litres d’huile synthétique non-biodégradable contenant des substances toxiques comme du Molybdène, du Zinc ou encore du Phosphore. On sait, par l’expérience des éoliennes terrestres, que les fuites sont fréquentes et que les dispositifs obligatoires pour recueillir ces huiles toxiques sont souvent mal ou pas installés du tout. On imagine également la quantité de détergeant nécessaire pour entretenir ces 62 tours Montparnasse !
Par ailleurs, le rapport de l’AE (l’Autorité environnementale) souligne le risque de fuites d’hydrocarbures et le rejet de boues de forage et leur traitement. Enfin, les rejets d’acide hypochloreux des nouveaux dispositifs anticorrosion viendraient compléter le tableau.
LA POLLUTION À L’ALUMINIUM DÉNONCÉE PAR LE COLLECTIF
Après nous avoir raconté des histoires sur l’impact négligeable des rejets d’aluminium dans notre mer littorale (voir "Le dossier de l'aluminium" ci-après), le consortium renoncerait enfin à l’utilisation, sur les fondations immergées, des anodes sacrificielles. Il faudra nous souvenir que ni les élus, ni les associations de "défense de l’environnement" de nos îles n’ont trouvé à redire sur les tonnes d’aluminium toxique (76 tonnes par an pendant 40 ans !) que le promoteur projetait de déverser à quelques kilomètres de nos côtes. Tandis que nous dénoncions le danger de contamination, ils préféraient complaire, oubliant de défendre les intérêts essentiels des populations. Comment leur faire confiance ? D’autant plus que le nouveau système anticorrosion choisi par le consortium génère, cette fois, de l’acide hypochloreux, très toxique pour le milieu aquatique, et qu’il n’en n’a pas encore évalué les quantités.
En attendant, le promoteur tente dans la presse de ne pas perdre la face en prétendant avoir modifié son plan initial pour prouver sa bonne volonté. Il oublie de préciser que le rapport de l’AE recommande de ne pas faire usage de ces anodes sacrificielles.
LE DOSSIER DE L’ALUMINIUM
Les informations suivantes sur le projet portées à la connaissance du public ont obligé le porteur de projet à nier leur importance dans un premier temps puis à tenter de revoir sa copie. Combien d’autres conséquences désastreuses nous sont-elles cachées ?
Pollution aux métaux - les anodes
Les anodes sont des pièces métalliques placées à proximité des structures immergées qui supportent les éoliennes. L’anode, grâce à une réaction électrolytique, évite la corrosion de ces structures. Ce phénomène d’électrolyse largue dans l’eau une quantité importante de métaux.
Sur le site de Noirmoutier et Yeu, c’est 216 kg libérés chaque jour sur toute la durée du projet soit plus de 76 tonnes par an pendant 40 ans.
Les anodes et leur production de métaux en chiffres pour Yeu – Noirmoutier (site entier)
Nombre d’anodes : 2048 tonnes
Soit:
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2048 anodes de 1000 kg (32 000 kg/fondation)
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Quantité de métaux libérés 216 kg / jour (Aluminium+ Zinc)
Comment le savons-nous ? C’est le consortium lui-même qui l’affirme dans ce document :

Le consortium conclut tout seul et sans étude sérieuse que "l’impact cumulé (des centrales de Noirmoutier et Yeu et de St Nazaire) est négligeable". C’est aller un peu vite en besogne. Les courants ramènent les pollutions sur les côtes - on se souvient de l’Erika sur les plages de Noirmoutier - n’ont pas été pris en compte. Les effets cumulés des deux centrales (Noirmoutier - Yeu et Saint Nazaire - Guérande) n'ont pas été étudié.
La notion d’énergie renouvelable "non polluante" est ici, largement mise à mal ! Et si cela pollue la mer, quelles sont les conséquences pour l’Être humain ? Que se passera t-il pour les poissons qui grandissent et/ou se nourrissent tout à côté de la Centrale, là où la concentration sera maximale ?
Pollution aux métaux - les répercussions sur les poissons et les crustacés
Dans le cas des intoxications aux métaux, les poissons sont souvent pris en exemple car ils sont connus pour les stocker. Les coquillages, eux, les filtrent. Alors, même si la vie devait reprendre ses droits sur les fonds massacrés par la centrale - comme le prétend le porteur de projet - quel sera l’impact de cette pollution sur notre environnement, la faune marine et les produits de la mer que nous consommons ?

Aujourd’hui l’aluminium est mis en cause dans la maladie d’Alzheimer et dans certains cancers :
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Voir l'article de la Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères sur l'Aluminium dans l’eau et maladie d’Alzheimer : cliquez ici.
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Voir l'article de Cancer environnement sur les dangers de l'aluminium : cliquez ici.
Que se passera t-il si cette centrale est construite ?
Lors de la réunion publique du 6 octobre 2017 à Noirmoutier, Lucile Forget, responsable du développement local chez EMYN affirmait que des analyses seraient faites régulièrement, après la construction, pour tester la qualité de l’eau.
Et si les résultats sont mauvais ? Qui peut croire que la centrale sera démontée ? On imagine plus aisément que les produits du terroir des îles, contaminés par les métaux, deviendront impropres à la consommation.
Pour voir l'article d'Économie Matin, sur le futur scandale du poisson à l'aluminium, cliquez ici.
