
LES IMPACTS ÉCONOMIQUES ET IDENTITAIRES
D'une économie de terroir, autonome et diversifiée vers la dépendance à une industrie étrangère à l'avenir précaire.
Pêcheurs, Conchyliculteurs, Ostréiculteurs, Sauniers ne font pas seulement le tissu économique de nos îles, ils sont leur histoire et leur identité. Celles-là même qui sont chères aux visiteurs qui viennent en famille, parfois depuis des générations. Et tous font construire des maisons, retapent celles qui ont subi les outrages du temps, entretiennent les façades blanches et les jardins... Et les Artisans travaillent, les Commerçants vendent, les Cultivateurs produisent, les Restaurateurs reçoivent, les Hôteliers accueillent… Les destins de tous sont liés. Que deviendraient nos îles sans eux ? Des cités-dortoir et des zones industrielles dont l’avenir dépendrait uniquement de la rentabilité d’une industrie dont la technologie est déjà obsolète ? Il est crucial de préserver une économie variée et autonome.
EMPLOIS : CRÉÉS VS/ DÉTRUITS
Des emplois créés :
EMYN promet 125 emplois pour les îles : 80 pour Yeu, 45 pour Noirmoutier.
Alors que que le consortium et les élus agitent la promesse des emplois comme la raison suffisante à la justification des saccages prévus, il semblerait que seule une proportion infime de ces postes vont concerner des habitants des îles.
La plupart des emplois créés seront des postes très qualifiés (techniciens, ingénieurs). Ils nécessitent une formation supérieure au moins bac +2 ou +3 et une expérience de 2 à 8 ans dans le secteur ou sur des sites éoliens en mer (en Allemagne ou au Danemark). Combien d’habitants des îles répondent à des critères si spécifiques ?
Dans une émission de la radio locale Neptune FM du 29 septembre 2017, les élus de l’île d’Yeu espèrent dynamiser l’économie locale en recevant des personnes extérieures sur leur territoire (ce qui pose par ailleurs le problème du logement déjà compliqué pour les islais). Cependant, la plupart des employés des centrales viennent sur leur lieu de travail en mission, comme cela se fait sur des plateformes pétrolières, et rejoignent leurs familles après quelques semaines, dans la ville où elles sont installées. Ainsi, ils ne s’implantent pas et consomment très peu sur place.
Des emplois détruits :
Des pans entiers de l’économie locale sont menacés ainsi que les nombreux emplois qui s’y rattachent.
Tout d’abord le tourisme : Même s’il est difficile d’évaluer avec précision le nombre d’emplois perdus, il semble évident que le secteur va souffrir considérablement. Quand à l‘alternative du "développement du tourisme industriel" proposée par le consortium, elle est juste ridicule, voire scandaleuse.
L’immobilier et la bonne santé de l’artisanat qui le construit et l’entretient dépendent directement de l’attrait touristique de la région.
Le secteur de la pêche côtière et des activités qui s’y rattachent sont directement menacés. On estime à plus d'une centaine le nombre d’emplois de pêcheurs qui pourraient disparaître.
L’implantation de la centrale constitue également une menace pour l’emploi des salariés de la dernière conserverie de sardines de Vendée, dont plus de 100 postes dépendent directement de la pêche de la sardine à Saint-Gilles-Croix-de-Vie .
Et que dire des activités qui dépendent de la qualité de l’eau de mer en même temps que de l’image des îles ? Huîtres, moules, sel, produits du terroir ?

Faisons les comptes :
Le solde est très largement négatif !
LE TOURISME
ZI NO & ZI YE *
Le consortium a beau nous le vendre très fort,
Non, nous ne croyons pas à l'avènement du "tourisme industriel" !

* ZI= Zone Industrielle
Comment imaginer que les vacanciers d'aujourd'hui, fuyant les villes, la pollution, le bruit et les décors bétonnés s'enthousiasment demain pour ces monstres d'acier visibles de leurs plages ?
Le trésor de nos îles réside dans leur authenticité préservée. Et au nom d'une idée dépassée de la "modernité" on voudrait transformer nos îles en banlieue industrialisée ! Plages défigurées, navigation de plaisance gênée, pêche à pied potentiellement interdite, aller venues de camions et d'hélicoptères dont le bruit constituerait une nuisance pour le repos des visiteurs. En particulier sur les ports de Port Joinville et de l’Herbaudière qui perdraient tout leur charme. Il faut savoir que la maintenance des machines s’effectue par mer calme, c’est à dire en pleine saison touristique ! La gêne serait particulièrement importante pendant les travaux de construction qui pourraient durer jusqu’à cinq années (d’après la société WPD (pour en savoir plus sur WPD et sa plainte contre ENGIE (anciennement GDF), cliquez ici.
Il y a fort à parier que les touristes partiraient chercher ailleurs la beauté et la tranquillité qu'ils n'auraient plus chez nous. Pour voir les plages revisitées par le consortium, cliquez ici.



Pas la peine d'études approfondies pour imaginer la chute des valeurs de l'immobilier. Et pas seulement pour les maisons avec vue sur mer. Car c'est toute l'île qui sera dépréciée par son industrialisation.
La baisse des prix de l’immobilier entrainerait également un moindre investissement dans la construction et la rénovation des habitats. En conséquence, les secteurs du bâtiment et de l’artisanat seraient également touchés.

L'IMMOBILIER
La position des marins pêcheurs de Noirmoutier est sans ambiguïté, la totalité des patrons de pêche (à une exception près) a signé la pétition contre l’implantation de la centrale éolienne entre les deux îles. Ils ont été rejoints par leurs collègues de Saint Gilles-Croix-de-Vie et la conserverie Gendreau. Au total c’est 152 signatures accompagnées d’une motion qui ont été adressées au Ministre Nicolas Hulot et des copies envoyées aux Préfet et Préfet Maritime, Député, Sénatrice de Vendée, maires des communes et Communauté de communes de Noirmoutier et du Pays de Saint-Gillles. Nous vous proposons de lire le texte original de la motion.


De plus, la récente acceptation de l’implantation de la centrale éolienne de Guérande/St Nazaire et les concessions d’extractions de granulats accordées dernièrement vont déjà réduire considérablement leur zone d’activité. Pour en savoir plus sur la recherche de granulats à Noirmoutier, cliquez ici.
La majorité de la flotte utilisée par les pêcheur des îles est constituée de navires côtiers dont la taille et les caractéristiques ne permettent pas d’aller au delà de 20 miles leur rendant impossible de remplacer les zones de pêche perdues par d’autres qui seraient situées plus au large. Cette implantation constitue donc une perte qui détruirait définitivement leurs activités et donc leurs emplois.

Le consortium fait valoir que la pêche sera "autorisée" pour les arts dormants (pas de chalut) dans la zone d’implantation. Ceci ne suffit pas pour que celle-ci soit existante ! En effet, aujourd’hui, il n’y a pas ou plus de pêche sur les sites off-shore installés ailleurs en Europe. Dans un premier temps, les travaux détruisent les habitats et les lieux de reproduction. Par la suite, le retour à la normale ne se fait jamais et de surcroît, la zone devient dangereuse pour la navigation.

Focus sur l'activité sardinière:
On pêche encore la sardine sur les côtes de nos îles et elles sont mises en conserve à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Or les bans s’alimentent et se reproduisent dans la zone d’implantation de la centrale. Cette zone constitue un élément essentiel de l’entretien et du renouvellement de la bio masse. L'implantation de la centrale entrainerait sa disparition partielle et le déplacement du reste vers des zones inaccessibles. C’est tout le stock de sardines de Vendée qui serait menacé et avec lui, l’activité de la conserverie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui emploie aujourd'hui 300 personnes.
Ainsi tout un pan de l’économie locale risque d’être touché. Non seulement la pêche, qu’elle soit professionnelle, de plaisance ou à pied mais aussi la conchyliculture, ostréiculture et même la production de sel, d’algues etc.
La transformation des îles d’une nature préservée vers un univers industrialisé n’impacterait pas seulement l’environnement lui-même mais également la perception de nos îles par les visiteurs. Avec elle, l’image véhiculée par les produits d’origine serait abimée.
La menace qui pèse sur la qualité de l'eau en raison de sa pollution aux métaux et autres substances liées au fonctionnement des machines ne semble pas être suffisamment prise au sérieux ni par les élus, ni par les métiers concernés.
Et cependant, si les études promises par le consortium (après construction !) mettaient en lumière un danger, même provisoire, de contamination, on imagine qu'il ne prendrait aucun risque de se retrouver devant les tribunaux pour répondre d'un scandale sanitaire. Pour éviter tout problème - et au nom du principe de précaution - le consortium lui même pourrait alerter afin que les produits soient déclarés impropres à la consommation. À méditer.
LES PRODUITS DU TERROIR
